San Cristobal de las Casas

Nous avons ensuite rallié San Cristobal de las Casas, une ville où l'on peut croiser des Indiens dont les vêtements traditionnels sont du genre superbes, des hippies qui vendent leurs bijous et font de la musique dans la rue le soir, et un bon paquet de touristes. Là encore, ce n'est pas une ville qui se photographie mais une ville qui se vit. L'ambiance y était très agréable et nous avons bien profité de ces quelques jours pour nous relaxer. Nos rares visites étaient assez décevantes : ce que le Lonely Planet décrivait comme un "village traditionnel indien" était un grand marché avec une église bondée de personnes se gavant d'eau bénite en cette époque de semaine sainte, et le musée de la médecine maya était plus un jardin avec deux trois panneaux qui revendiquaient pour les tribus locales la paternité des connaissances sur les herbes médicinales. Décevant mais finalement assez révélateur : les Indiens vivent aujourd'hui grâce aux touristes, en profitent pour se faire construire des maisons moches, certes, mais en béton, et ils commencent à avoir des revendications car ils se sont fait entuber par les grandes sociétés pharmaceutiques, étonnant, non ?

Une église décorée des petits drapeaux dont je n'ai pas réussi à saisir la signification. Notez au passage que San Cristobal est la ville de l'ambre, vous remarquerez son musée en bas à gauche sur la photo.

La cathédrale et derrière, cachée sous la verdure, la place principale de la ville

Indiennes et leur artisanat : des girafes ! C'est vrai qu'on a vu beaucoup de girafes dans la nature...

Canyon del Sumidero

L'arrivée à Tuxtla marquait notre entrée dans l'état du Chiapas, état le plus pauvre du Mexique mais aussi le plus joli selon les 3/4 des Mexicains à qui j'ai demandé où je devais partir en vacances... Nous avons immédiatement fui cette ville bien glauque pour aller faire un tour en barque vers le Canyon del Sumidero, celui-là même qui est représenté sur le blason de l'état.

La ressemblance est flagrante, n'est-ce pas ?

Nous avons navigué entre deux parois qui, au mieux de leur hauteur, nous surpassait d'un bon kilomètre. C'était franchement impressionnant ! Nous avons pu admirer ...

des quantités de piafs

des quantités de déchets aussi

la vierge Marie, bien entendu

des phénomènes naturels plutôt chouettes

et même un petit crocodile !

Oaxaca

Après cette matinée haute en couleurs, nous avons pu nous reposer déambuler dans la ville de Oaxaca. J'ai d'ailleurs eu un peu la flemme de prendre des photos mais j'ai quand même fait un effort pour l'église de Santo Domingo de Guzmán.

En revoyant la photo je me rends compte que l'église était ouverte au public... Je ne me rappelle pas y être entrée. Nous avons continué à slalomer entre les touristes dans la rue principale, visité des galeries d'art et des églises, découvert l'artisanat local, parlé avec une Belge qui traînait son fils aux quatre coins de la planète et fini par sauter dans notre premier bus de nuit qui nous a emmenées jusqu'à Tuxtla, une ville bien moche.

(NDLR : Je suis bien arrivée en France, ce qui ne surprendra pas la partie de mon lectorat avec qui j'ai déjà eu l'occasion de boire un coup. Je me réhabitue au fuseau horaire en me replongeant dans les souvenirs agréables.)

Monte Albán

Avant même de visiter la ville de Oaxaca, nous avons filé voir nos premières ruines. Nous avons d'abord été impressionnées par la taille du site : une véritable ville. Jugez plutôt.

Une personne que vous connaissez peut-être s'est glissée sur la photo, saurez-vous la retrouver ?

Nos premières ruines, mais aussi mes préférées. Ce que j'ai trouvé particulièrement superbe, c'est la manière dont végétal et minéral vont ensemble, malgré l'aspect quelque peu désertique du site.

L'arbre qui vous accueille à l'entrée

Et ces superbes arbres aux fleurs violettes !

Premiers pas

Malgré cette sinistre nouvelle, je vais tout de même essayer de vous raconter mes vacances...

Un peu avant qu'elles ne commencent, ma mère m'a rejointe à Torreón pour découvrir la ville où je vis. Elle n'a pas aimé, ce qui ne m'étonne pas, et nous ne nous étendrons donc pas sur le sujet. Après mon dernier cours, nous avons sauté dans le premier avion qui nous a emmené à Mexico City - DF pour les intimes - où nous avons eu tout juste le temps d'avaler des tacos de poisson accompagné d'un petit verre de tequila avant que les restaurants ne ferment. (Ils ferment tôt, c'est une catastrophe...)

Le lendemain, non sans avoir visité la superbe cathédrale à côté de laquelle nous dormions, nous avons entrepris un tour de ville en nous arrêtant notamment pour visiter le très très intéressant musée national d'anthropologie. Ayant eu l'excellente idée de partir sans batterie pour mon appareil, j'ai du emprunter celui de ma mère pour prendre en photo un petit récipient que j'ai trouvé charmant, mais il vous faudra patienter un peu avant que je ne récupère la photo. Pour le reste du musée, je vous recommande fortement de faire le déplacement...

Et c'est seulement le lendemain matin que nous avons pris le bus pour Oaxaca, apercevant les neiges éternelles en haut de ce que je crois être le Popocatepetl, puis traversant des montagnes toutes peuplées de cactus (au pluriel, devrait-on dire "cacti" ?) pendant six heures de route direction le sud !

(Et c'est aussi vers ce moment-là que nous avons acheté un adaptateur pour pouvoir recharger mon appareil photo, le prochain article sera illustré, ô joie !)

Gloomy sunday

Quand je mentionnais, dans le dernier article, la situation qui empirait de jour en jour, je pensais notamment à l'insécurité. Avant de partir en vacances, on apprenait chaque jour qu'une nouvelle fusillade avait fait un mort dans tel quartier de la ville, ou que toutes les usines d'un même propriétaire avaient brûlé dans la journée. La dernière semaine avait été particulièrement propice en fusillade, dont une juste au coin de la rue. Avec ma coloc, nous avons cru un instant à un feu d'artifice avant de réaliser ce qui se passait. Bref, c'était dangereux, mais nous vivions dans notre bulle.

J'étais loin de me douter de la nouvelle qui nous tomberait dessus hier en début de soirée. Pour ceux qui n'en auraient pas encore entendu parler, l'article est ici. En fin de compte, ils peuvent se fusiller entre eux, cela nous obligeait à faire attention mais ne nous empêchait pas de vivre. Mais quand c'est un de vos futurs collègues, de 22 ans, qui se fait descendre d'une balle dans la tête dans les toilettes d'un bar, la réalité vous met un poing dans la gueule. 

D'autres raisons m'avaient poussée à donner ma démission avant de partir en vacances et je pensais surprendre mes frères en arrivant au mariage de ma cousine, mais finalement j'arriverai directement chez moi dans le courant de la semaine prochaine...

Repose en paix, Esteban.

Semana santa

Vous vous doutez certainement des raisons de mon absence sur le blog : beaucoup de travail, manque d'inspiration, pas sorti l'appareil photo récemment... Mais aussi, il faut bien l'avouer, un quotidien finalement pas si agréable et auquel j'évite de repenser, préférant m'échapper avec un bon film plutôt que de raconter le si peu qui nous arrive dans cette ville où la situation empire de jour en jour.

Heureusement j'ai pu profité de deux semaines de vacances pour la Semana Santa et, rejointe par ma mère, nous avons fait des kilomètres et des kilomètres à travers le sud du pays pour rallier les endroits les plus sympas. Nous sommes parties de la ville de Mexico pour aller jusqu'à Mérida, capitale du Yucatan, en suivant cet itinéraire.

Je suis rentrée chez moi hier soir, épuisée, et je retrouve une bonne dose de travail, donc je vous prie de me laisser un peu de temps pour faire le tri parmi les quelques 1500 photos que j'ai prises lors du périple. À bientôt pour un nouvel article haut en couleurs !